Actualité sociale et économique de l’UES Atos France – Mars 2019

 

 

Externalisation de l’activité « Opérations physiques IT services d’IDM, à qui le tour ?

Plus vite, plus haut, plus fort ! Est-ce une stratégie de démantèlement de la division IDM par petites entités ?
Opérations boursières, stratégies d’externalisation de certaines activités, d’autres encore partent en offshore ou encore utilisation de solutions de contournement (« Syntel ») lorsque cela semble difficile, etc… Le business model choisi par Atos : Plus vite, plus haut, plus fort !
Un nouvel épisode dans le feuilleton NSC, après l’externalisation de l’activité de maintenance de Bull il y a quelques mois, c’est désormais le tour de l’activité « Opérations physiques IT services » des data Center (gestes de proximité) pour la France. Encore une activité IDM !

Un secteur qui ne connaît pas la crise
L’activité Data Center en France et dans le monde est en croissance de 9% par an dans un contexte de recherche de souveraineté numérique, de proximité et de sécurité des données.
Les entreprises françaises ont majoritairement choisi l’hébergement de leurs données en France. Ajoutez à cela la législation européenne qui interdit les transferts des données personnelles en dehors de l’Union Européenne.
Alors que près de 80% des entreprises françaises hébergent encore leurs données en interne, et que de nombreuses raisons poussent ces entreprises à préférer des partenaires et un hébergement des données en France, Atos confie l’ensemble des « actes de proximité dans les datacenters » à une société du brexit, NSC Global France (pour rappel seulement 9 salariés en France en 2017 et qui n’a actuellement aucune activité Data Center !)
Un des objectifs annoncés par la Direction est de maintenir et pérenniser l’activité d’hébergement datacenter (car, rappelons-le, les contrats et la marge reste chez Atos, qui ne se débarrasse donc ainsi que de ses salariés !!!).
Un autre objectif avancé est de garantir l’emploi des salariés concernés pendant une certaine durée (à priori 3 ans), en transférant ses salariés dans une autre société « NSC Global France ». Chacun jugera du sarcasme de la Direction et de la considération qu’elle porte réellement à ses employés.

Transfert des contrats de travail ‘article L.1224-1 du code du travail
Il s’agit de 43 salariés, d’âge moyen 54 ans, qui sont concernés pour le moment par ce projet. Ils sont sur les sites d’Aubervilliers, Les Clayes-Sous-Bois, Saint-Ouen, Trélazé, Marcoussis et Croissy Beaubourg.
Le calendrier prévisionnel de transfert vers NSC Global France est le 1er juillet 2019.

Data Center à la pointe de la technologie
Atos a inauguré en décembre 2018 le nouveau data center aux Clayes-Sous-Bois, en partenariat avec le département des Yvelines qui a acheté le foncier pour 4,5 millions d’euros par l’intermédiaire de l’Établissement Public Foncier d’Ile-de-France. Atos est devenu locataire pour 30 ans.

Projet hercules
En 2018, la direction avait pourtant promis de préserver l’emploi des salariés des data center par reskilling et upskilling dans le cadre du projet Hercules. Ce projet consiste (pour la France) à fermer le data center de Croissy Beaubourg et arrêter l’activité Data Center sur les sites d’Aubervilliers et Saint-Ouen. La cible étant de consolider l’ensemble de cette activité sur 3 sites : Les Clayes-Sous-Bois (nouveau data center), Marcoussis (hébergé chez le partenaire Data4) et Trélazé.

 

La sortie de Worldline du Groupe ATOS selon la méthode QQCOQCP

Quoi ?
Le 30 janvier dernier, Atos annonce diminuer sa participation au capital social de Worldline et la passer de 50,8% à 27,4%. Les 23,4% de capital cédés seront redistribués gratuitement aux actionnaires d’Atos. Après l’opération, Worldline n’est plus contrôlée et ne fait plus partie du Groupe Atos au sens du code du commerce.

Quand ?
La décision a été votée en conseil d’administration le 29 Janvier 2019 et rendue publique le lendemain 30 janvier lors de la journée investisseurs. Son adoption définitive se fera lors de l’Assemblée Générale des actionnaires extraordinaire qui est annoncée se tenir le 30 avril prochain. Ensuite, il faudra quelques semaines pour dérouler la « mise en paiement ». Fin Mai 2019, tout devrait être terminé et bouclé.

Comment ?
Atos va procéder à la distribution gratuite de 2 actions Worldline pour 5 actions Atos possédées. La distribution est organisée par l’entreprise et est automatique. Les modalités ne sont pas encore précisées complètement au moment de la rédaction de ce texte.

Qui ?
Qui sont les actionnaires d’Atos qui vont bénéficier de cette distribution gratuite ?

 

Focus sur les membres du conseil d’Administration d’Atos :

Qui sont les actionnaires de Worldline ? Avant et après ?

Combien ?
A raison de 2 actions Worldline pour 5 actions Atos, la valeur de l’action Worldline est de 50€ actuellement, ce qui représente une valeur estimée approximativement à 1,9 Milliards.
Thierry Breton, heureux possesseur de 537 000 actions, au 31 Décembre 2017 dernier, devrait donc se voir attribuer des actions WL, ce qui pourrait représenter une valeur qui pourrait atteindre au maximum les 10 M€ si la valeur des actions Worldline et Atos ne baisse pas après l’opération de séparation. Ce plan assez génial est sorti tout droit …. de la Direction Générale ! Qui a dit de Thierry Breton ?
Naturellement, les dirigeants du Groupe possèdent également des actions en nombre très important, y compris Gilles GRAPINET, Directeur Général Adjoint du groupe Atos. Tout le monde pourrait donc s’enrichir rapidement. Un coup de maître ! Enfin, les plans d’actionnariat salariés vont également s’enrichir de la distribution à due proportion.
On pourrait logiquement penser à une potentielle diminution de valeur de l’action Atos, liée à la disparition de la valeur de Worldline dans son portefeuille ; il n’en sera probablement rien. La requalification d’Atos en pure player IT a pour objectif de forcer le marché à valoriser Atos au niveau de ses pairs, tenant compte d’une sous valorisation actuelle, une hausse est donc clairement attendue.
On peut ajouter qu’il y a dans cette distribution gratuite une forme de compensation pour la perte déjà consacrée en 2018 avec le moins 40% en un an. La valeur a été notamment percutée par deux événements : des pratiques financières contestables et contestées par un certain analyste suisse – pratique de financiarisation de la dette client qui a directement nourri un cash-flow, jugé fictif par le marché – et dont la direction a d’ailleurs reconnu le problème en mettant de l’ordre dans sa pratique en déclarant publiquement l’avoir cessé.Le second événement marquant a été l’alerte sur résultat au 3ème trimestre :les objectifs n’ont pas été atteints , le tout dans un contexte de baisse assez généralisée des valeurs.

Pourquoi ?
L’opération de séparation est annoncée pouvoir résoudre différents problèmes sérieux, compromettant le devenir des deux entreprises et jugés bloquants pour leur développement respectif.
Worldline, entreprise consolidée à 100%, n’est pas libre de s’endetter, sauf à provoquer une hausse du niveau d’endettement d’Atos, niveau déjà très élevé suite à l’acquisition de Syntel. Atos perdrait sa qualification «triple B». Dans le même temps, Worldline doit faire face rapidement à des échéances dans le processus d’acquisition d’Equens avec le rachat programmé des actions minoritaires. Les deux entreprises sont donc dans une voie fermée dont elles se libèrent au travers de cette séparation …
Ce projet a aussi le mérite de renforcer et sécuriser l’actionnariat d’Atos : si bien traité, l’actionnaire est encouragé sur le long terme … éloignant ainsi peut-être le risque d’arrivée de fonds activistes qui profiteraient de la forte baisse de la valeur pour s’introduire au capital et tenter d’agir sur la stratégie et la Direction du Groupe … Et les actions Worldline distribuées seront également gelées à la vente pendant six mois.

Quels sont les risques pour l’avenir de Worldline ?
Les risques sont nombreux et beaucoup de questions sont posées.
Si Atos et Six restent majoritaires, la position de Six au capital devient déterminante ! Quel était le pacte d’actionnaires initial ? Celui-ci devra être rediscuté et quels seront les engagements des parties ? Six pourrait-il, en dépensant peu, prendre le pouvoir au sein de Worldline ?
Si la valeur de la capitalisation de Worldline à 8 Mds permet de penser qu’une OPA hostile serait coûteuse, les 22 Mds dépensés par FISERV pour l’acquisition de FirstData démontrent que tout est possible.
Par ailleurs, quelle sera la stratégie d’Atos post-opération ? Vendra-t-il les parts résiduelles pour se désendetter rapidement ? A qui ? A Six ? A un autre acteur du marché du paiement ? Sur le marché ? Nul ne le sait car Atos prendra ses décisions en fonction de son propre intérêt.
Quels seront les liens entre Worldline et Atos ? Worldline sera-t-il libre de choisir ses fournisseurs, ses solutions technologiques ou sera-t-il pieds et poings liés avec Atos ? En termes d’organisation, il se serait dit que Worldline ne devrait pas s’affranchir de l’utilisation des outils Atos, ni même quitter les locaux … dans un premier temps ?
La liste des interrogations est longue et la CFDT portera tout cela dans les travaux qui ont démarré.
A suivre

Quels sont les risques pour l’avenir d’Atos ?
Worldline contribuait directement aux résultats d’Atos et produisait une partie visible et mesurable de la marge et du cash-flow. On sait également que Worldline était une réserve économique et financière immédiatement « ponctionnable » qui devrait donc disparaître … (qui a payé intégralement les suppléments de participation distribués au groupe il y quelques années par exemple).

Y avait-il des alternatives ? à la sortie du Groupe Atos ? aux conditions de cette sortie ?
La CFDT va travailler à comprendre parfaitement les tenants et les aboutissants du dossier.
Au sein de votre Comité d’Entreprise, nous avons porté et défendu la mise en place d’une expertise économique et sociale. Il a fallu convaincre et on a réussi.
Cette expertise va permettre de répondre et d’analyser rapidement les origines du projet et ses alternatives, les enjeux économiques, stratégiques et sociaux de cette décision et ses conséquences, mais également les risques pour Worldline.
A suivre donc …

Et les salariés de Worldline et d’Atos dans tout cela ?
Aurait-il été possible que la valeur ne soit pas intégralement cédée gratuitement aux actionnaires mais qu’elle soit partagée entre actionnaires, salariés et entreprise ?
Quelqu’un en son temps, sans doute un dangereux réactionnaire, n’avait-il pas proposé 1/3 1/3 1/3* ? La question devra être reposée et la CFDT la porte sans faille …

(*) Un certain Nicolas S. avait proposé la répartition des bénéfices en 1/3 pour les actionnaires, 1/3 pour l’investissement et 1/3 pour les salariés.

Des impacts institutionnels
Le changement implique que les institutions représentatives du personnel du Groupe Atos soient modifiées. Les acteurs Worldline disparaissent et les instances sont reconfigurées.
Les modifications concernent, par exemple, l’actuelle administratrice salariée au Conseil d’Administration d’Atos, l’actuel secrétaire du Comité d’Entreprise Européen du Groupe Atos, le Comité de Groupe France …
Et côté Worldline, les nouveautés vont être la création d’un Comité d’Entreprise Européen, l’arrivée d’un·e (ou deux si la loi Pacte apporte la nouveauté que l’on attend !) administrateur(s) ou administratrice(s) salariés. Le Comité d’Entreprise Français n’est pas impacté.
La CFDT a déploré que le bilan présenté par la direction après un an n’apporte aucun élément de comparaison avec l’année N-1 (formation, recrutement, rythme d’adhésion, taux d’adhésion senior, …). Il manque aussi le taux de conversation des alternants et stagiaires en CDI et les données MERCER. La direction doit faire une présentation et un bilan plus complet début 2019 recensant tous les chiffres de 2018.

 

 

 

Enquête Flash – Parlons salaire

La CFDT renoue avec les « « enquête Flash » à l’occasion des Négociations Annuelles Obligatoires 2019 portant sur nos salaires. e paysage syndical français a changé ; déjà en tête dans le privé depuis mai 2017, La CFDT est devenue le premier syndicat français, public et privé confondus, à l’issue des élections professionnelles du 6 décembre 2018 dans la fonction publique. C’est un grand moment dont le travail quotidien auprès des salariés du privé et des agents publics a payé.

La CFDT vous donne la parole via une enquête :

https://urlz.fr/95oa

Plus vous serez nombreux à participer à cette enquête, plus les résultats seront significatifs.
Les enseignements issus de ce questionnaire nous permettrons de mieux prendre en compte vos demandes et d’avoir plus de poids dans nos échanges avec la Direction dans les négociations en cours.

Plus d’informations dans l’article suivant : https://www.cfdt-atos.org/2019/03/07/parlons-salaire/

 

Focus sur l’égalité professionnelle chez Atos

86 % C’est le chiffre de l’index de l’égalité femmes-hommes calculé par Atos.

L’index de l’égalité, c’est quoi ?
L’index de l’égalité femmes-hommes, prévu par la loi, est basé sur 5 indicateurs pondérés
• Écarts de rémunération (40%)
• Écart de répartition des augmentations individuelles (20%)
• Écart de répartition des promotions (15%)
• Proportion de salariées augmentées au retour d’un congé de maternité (15%)
• Nombre de femmes et d’hommes parmi les 10 plus hautes rémunérations (10%)

Plus d’informations dans l’article suivant : https://www.cfdt-atos.org/2019/03/07/8-mars-2019-journee-internationale-des-droits-des-femmes/

 

Le Pacte du pouvoir de vivre Arrco : 66 propositions pour un autre modèle de développement

Dix-neuf organisations dont la CFDT ont présenté un pacte du pouvoir de vivre pour allier préoccupation écologique et progrès social. De quoi peser sur les décisions à venir, Accord signé en 2015 par trois syndicats dont la CFDT pour assurer l’équilibre financier des régimes complémentaires alors menacé. Il a été demandé des efforts aux salariés et aux retraités .
La scène est inédite. Le 5 mars, réunis au siège de la CFDT autour d’une seule et même table, dix-neuf chefs de file d’organisations syndicales et environnementales, de mutuelles, d’associations de solidarité et d’éducation* font face à une armada de journalistes de la presse écrite, TV et radio. L’objet de cette démonstration de force de la .société civile ? La présentation d’une plateforme de revendications communes pour répondre à l’urgence sociale et écologique sur fond de mouvement des gilets jaunes et de manifestations pour le climat. « Le point de départ, ce n’est pas un point de déprime, a affirmé Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT . C’est un point de mobilisation. Vouloir traiter l’écologie sans traiter le social, c’est aller droit dans le mur. L’opposition d’une partie de la population à la hausse de la taxe carbone telle qu’elle a été proposée par le gouvernement en est le parfait exemple. » Tous les acteurs qui ont paraphé ce document d’une douzaine de pages en sont convaincus : il est plus que temps de transformer un modèle de développement à bout de souffle.

Plus d’informations dans l’article suivant : https://www.cfdt.fr/portail/actualites/societe/-pacte-du-pouvoir-de-vivre-66-propositions-pour-un-autre-modele-de-developpement-srv1_658678

 

Marche pour le climat, l’urgence climatique ne peut plus attendre !

En préambule du pacte pour le pouvoir de vivre, porté par la CFDT et dix-huit autres signataires, un cri d’alarme : « Nous appelons chacun à nous rejoindre et se mobiliser par leur soutien, par des actions de sensibilisation aux enjeux du pouvoir de vivre. » D’après Laurent Berger, qui invite depuis plusieurs semaines les élus, la société civile et les corps intermédiaires à se mobiliser, « il y a urgence à transformer notre modèle écologique et social ». C’est pourquoi face à l’urgence climatique, la CFDT appelle à participer aux marches pour le climat le 16 mars.
Les marches visant à protester contre le réchauffement climatique font partie de cette mobilisation. Malgré la crise des gilets jaunes, plusieurs grandes marches nationales se sont succédé en France ces derniers mois. Début septembre, l’électrochoc provoqué par la démission de Nicolas Hulot (alors ministre de l’Écologie) a poussé quelque 75 000 personnes à défiler dans les rues de France, dont un quart à Paris.

Plus d’informations dans l’article suivant : https://www.cfdt.fr/portail/actualites/societe/marche-pour-le-climat-l-urgence-climatique-ne-peut-plus-attendre-srv1_664597

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