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Rappelons que l’obligation de l’employeur, de par la loi, est de garantir le maintien des emplois en assurant aux salariés un maintien des compétences à travers des formations régulières en vue de les faire évoluer vers les métiers et les marchés stratégiques de l’entreprise.
Ce qui permet d’inscrire l’entreprise et les salariés dans un cercle vertueux, d’engagements réciproques, et ainsi assurer la pérennité et la prospérité de l’entreprise. Aujourd’hui, on constate qu’Atos n’a pas rempli ses engagements vis-à-vis de ses salariés, car elle a décidé d’externaliser jusqu’à 20% de son Chiffre d’Affaires. Atos veut se focaliser sur les métiers stratégiques et se désengager des métiers dits « sensibles ». Que fait alors Atos de ses salariés qu’il ne s’est pas préoccupé de former pour faire évoluer leurs compétences régulièrement, comme la loi l’y oblige ?
Atos a décidé de s’en désengager, de s’en débarrasser (projet Aral et d’autres à suivre …) en les externalisant comme des « mouchoirs jetables » après les avoir bien pressés et usés voire abîmés en les rendant obsolètes.
C’est dans ce contexte que la Direction France a présenté au mois d’octobre 2021 au CSEC (Comité Social et Economique Central) un document intitulé : GEPP 2021- Programme de Transformation des Compétences « Métiers Sensibles ». Alors qu’en parallèle se déroulent depuis de nombreux mois des négociations avec les Organisations Syndicales relatives à un projet d’Accord GEPP qui peine à aboutir.
Dans ce document présenté au CSEC, la Direction rappelle que, dans le contexte d’accélération vers les Nouvelles Technologies (Cloud, IA, IoT, Big Data, Cyber, Digitalisation, Automatisation, …), certains métiers et compétences deviennent obsolètes.
Elle annonce qu’environ 1200 salariés (voire plus) en France à horizon 3-5 ans sont catégorisés comme « Population Sensible », avec comme répartition : TS (700 personnes), AMS (50 à 100 personnes), DCH (200 personnes hors Pilotage), Industry Opérations (200 à 300 personnes).
Dans le cadre de la GEPP, un programme volontariste sur 3 ans est lancé pour reskiller ces personnes. Dans un premier temps, l’UES ATOS France sera pilote, pour ensuite étendre ce programme aux autres pays de la RBU.
Où en est ce programme qui aurait dû théoriquement se concrétiser début 2022 ? Doit-on s’inquiéter de la façon dont il sera mis en œuvre ?
En effet, à ce jour, la Direction refuse de communiquer et présenter le budget de ce programme au CSEC comme demandé, ni fournir la liste des salariés concernés et encore moins fournir le Cahier des Charges et le document de restitution du Diagnostic réalisé unilatéralement par un prestataire de services extérieur.
Enfin la Direction a refusé de réaliser une consultation du CSEC sur un programme de cette envergure, ce qui aurait permis aux élus CFDT de suivre plus en détail ce projet et de faire des propositions constructives.
Ci-dessous, quelques extraits issus du travail d’évaluation de la GEPP d’Atos par le Cabinet d’Expertise Syncéa mandaté par le CSEC.
Extrait : « En France, un premier projet en ce sens a été annoncé en octobre 2021. D’autres actions devraient suivre pouvant concerner jusqu’à 20% des activités. »
Extrait : « La politique menée par Atos en France en matière de formation n’apparait pas à la hauteur des enjeux. En 2020 la plupart des indicateurs (dépenses engagées, taux d’accès à la formation, nbre de jours de formation s’établit en baisse et les objectifs fixés en matière de certifications sont loin d’être atteints. »
Extrait : « A la date de rédaction de notre rapport, une démarche GEPP qui n’en est qu’à ses débuts. Les étapes clés de définition des volumétries, des plans d’actions et du budget ne sont pas encore réalisées. »
Extrait : « Le budget alloué à cette GEPP conditionnera pour beaucoup sa réussite. Au regard de la situation, Atos doit accepter d’investir massivement et de rogner sur ses marges pour permettre la transformation de ses compétences. Toutefois, nous émettons des réserves sur la capacité d’Atos à « reskiller » autant de salariés (estimation entre 1 200 et 1 800 dans les 2-3 ans à venir au regard des résultats et du défaut d’investissement par le passé. »
Cela se passe de commentaire, Atos doit très vite arrêter cette politique des externalisations, dévastatrice pour l’Entreprise et qui entame encore davantage la confiance des salariés dans leur entreprise et dans ses dirigeants. Cela ne fait qu’amplifier la fuite des talents et des experts, alors même qu’Atos peine à recruter.