Madame la présidente du comité des nominations et de gouvernance, Mesdames les Administratrices
Constatant l’absence de femmes dans les directions d’entreprises, le législateur européen s’est récemment résolu à imposer une présence de femmes au sein des conseils d’administration des grands groupes à hauteur de 40%. Cette loi a vocation à servir d’aiguillon pour accélérer la féminisation des instances de gouvernance et induire une présence des femmes plus importante dans les comités exécutifs des grandes entreprises.
Pionnière avec la loi « Copé-Zimmermann » de 2011 qui fixait un objectif similaire, la France a prolongé cette intention avec la loi « Rixain », imposant un objectif de 40% de femmes parmi les cadres dirigeants en 2029 (30% pour 2027).
Alors que plus de 50% des administrateurs sont des femmes, le comité exécutif actuel du groupe Atos comporte seulement 20% de femmes. Le groupe vient de communiquer en interne sur ses nouveaux organigrammes. À notre grande surprise, les femmes en sont les grandes absentes. Côté bleu, seulement 3 femmes sont nommées parmi les 22 postes. Côté vert, seules 2 femmes apparaissent sur 14 positions. Cela représente en tout moins de 14% de femmes. On ne peut donc que constater que le plafond de verre est intact chez Atos.
Incontestablement, cette féminisation est un enjeu sociétal et économique majeur : les postes opérationnels et de management sont majoritairement occupés par des hommes, alors que les postes fonctionnels (RH, communication, marketing, juridique…) sont au deux tiers occupés par des femmes… souvent dirigées par un homme.
Dans la présentation de « Women en Atos », le groupe annonce : « Nous croyons en l’importance de la diversité dans les entreprises du numérique et souhaitons déconstruire les préjugés et encourager les femmes à saisir les opportunités professionnelles dans la tech. »
La CFDT croit en outre en l’importance de la diversité dans la gouvernance des entreprises du numérique et souhaite déconstruire les préjugés et encourager les femmes à saisir les opportunités de diriger les entreprises de la tech.
Pour attirer les femmes et sensibiliser les nouvelles générations, la nomination de femmes dans les postes les plus importants du groupe est essentielle. Par la féminisation des organigrammes du groupe, la gouvernance du groupe enverrait un signal fort aux étudiantes comme aux salariées : il y a bien un avenir pour elles dans des parcours professionnels qui mènent au plus haut niveau de direction.
La CFDT lutte pour renforcer la féminisation des organisations. Nous considérons que vous êtes à la fois conscientes des difficultés rencontrées par vos consœurs, en mesure d’orienter leur avenir et clairvoyantes sur tout ce que les femmes apportent au groupe. Par votre voix au Conseil d’Administration, vous pouvez rendre concrètes les intentions actuelles de diversité affichées par le groupe. En tant que premier syndicat du groupe, la CFDT est concernée par l’image, l’avenir, la réussite du groupe et l’emploi qui en découle. Pour la CFDT , il faut se saisir de l’occasion donnée par la scission prochaine du groupe pour atteindre des objectifs d’envergure dans toutes les dimensions, y compris sociétale. Ce serait un vecteur de fierté pour tous les acteurs de l’entreprise.
Il est urgent de propulser les femmes jusqu’aux postes de direction au sein du groupe. Pour cela, nous vous demandons de veiller à ce que davantage de femmes soient nommées aux plus hautes responsabilités, d’œuvrer pour que le groupe adopte, affiche, tant en interne qu’en externe, et concrétise sa volonté de faire toute la place aux femmes à tous les niveaux, sans restriction. Il est temps d’ancrer la féminisation dans la culture d’entreprise du groupe actuel et des deux futurs groupes.