Actualités Atos Eviden – Février 2024

Février 2024

Edito

L’année qui vient de s’écouler a été marquée par de nombreux évènements qui ont mis en lumière la fragilité structurelle de notre société. Les restructurations et la scission en deux entités distinctes sont la conséquence de la mauvaise gestion de ceux qui nous dirigent depuis de nombreuses années.

La CFDT n’a pas fait que dénoncer cette situation ! Nous avons fait preuve de responsabilité tout au long de cette période de crise, avec pour ligne directrice la pérennité de nos emplois.
Durant tout le mois de janvier, les marchés ont guetté la finalisation de la négociation avec le fonds EPEI de Daniel Kretinsky pour le rachat d’Atos (TFCo). Le résultat est encore différé.

Cette vente s’inscrivait dans un plan de sauvegarde qui consistait initialement à mettre sur le marché une partie du groupe : Eviden.

À toutes les étapes, la CFDT est présente pour défendre l’emploi pour tous. Nous avons été les premiers, à l’été 2022, à rencontrer le ministère de l’Économie pour demander l’intervention de l’État. Nous y sommes retournés en fin 2023 pour renouveler ce message. Dans chacune de nos interventions, nous avons dit notre refus des ventes par appartement qui laisseraient en chemin des salariés travaillant dans des secteurs dont l’État se désintéresse.

À l’automne 2023, la CFDT avait interpellé nos dirigeants : « Tracez la route, nous ne pouvons plus rester sur place, dans une attente interminable. Il est temps de réinvestir une ambition qui nous animera toutes et tous. Votre mission est ardue. Les énergies sont prêtes. L’espoir est immense. Vous n’avez donc pas droit à l’erreur, car c’est l’avenir de 110 000 salariés et leurs familles qui est en jeu ! »

Les atermoiements dans la mise en œuvre du plan de sauvegarde initial, maintes fois modifié, les guerres de chefs, les luttes, la concurrence interne, la consommation fulgurante de la trésorerie disponible, créent le trouble pour les salariés, les clients, les banques, les actionnaires et les investisseurs.

Fin 2023, la CFDT appelait le groupe à davantage de transparence pour couper court aux rumeurs les plus folles qui circulent, alimentées par la presse et de nombreuses fuites mélangeant réalité et fantasmes. Nous ne pouvons que nous satisfaire d’avoir été entendus, le groupe émettant désormais régulièrement des communiqués de presse pour faire un point aux marchés.

Lundi 5 février 2024, l’action perdait encore un tiers de sa valeur à l’annonce de l’abandon d’une augmentation de capital et de ce qui ressemble bien à un désengagement des banques. Ce désengagement montre la gravité de la situation et constitue la raison de la désignation, par le groupe, d’un médiateur pour l’aider à négocier.

La CFDT a été sollicitée par une commission sénatoriale pour rencontrer les élus le 20 février 2024 et les aider à comprendre l’histoire récente et à dégager les voies d’avenir pour le groupe. Nous serons au rendez-vous, toujours pour défendre tous les salariés, y compris ceux qui ne sont pas affectés à une activité jugée stratégique ou relevant de la souveraineté nationale.

Notre préoccupation reste, aujourd’hui comme hier, la défense de l’emploi et l’avenir professionnel de chacune et chacun. Nous sommes aussi mobilisés sur tous les fronts pour sécuriser nos acquis sociaux (voir les paragraphes « Convention collective de la Métallurgie » et « Accords d’entreprise »). La CFDT ne lâchera rien, vous pouvez compter sur nous !

Convention collective de la Métallurgie

Nouvelle convention collective de la métallurgie

L’actualité est double. D’une part, la convention collective nationale évolue et les salariés reçoivent une nouvelle classification. D’autre part, les salariés transférés de ou vers la convention collective nationale de la métallurgie doivent recevoir une nouvelle classification.

Accords d’entreprise

Santé (mutuelle) et prévoyance

Accord prévoyance
Face au déséquilibre du régime en prévoyance, l’assureur demande des hausses de cotisations pour assurer les prestations en 2024 : une augmentation de 10% des cotisations en prévoyance est actée pour 2024, les salariés et Atos prendront leur part de cette hausse de manière équitable (10% chacun). Pour la CFDT, cette négociation va de pair avec celle sur la mutuelle (ci-dessous). La CFDT a signé l’avenant en toute responsabilité.

Accord santé : « la mutuelle »
En santé, face à la hausse des couts, l’assureur demande une hausse de 12%. Les cotisations santé sont réparties entre les salariés et l’entreprise. La CFDT demande que l’augmentation de 12% soit égale pour les salariés et pour l’entreprise (12% chacun).

Atos refuse de prendre en charge sa quote-part sur cette augmentation et souhaite faire porter une plus grande charge sur les salariés. La direction propose une hausse incroyable de 50% de la cotisation conjoint entièrement payée par les salariés.
La CFDT refuse cette proposition et ne validera pas une hausse de 50% de la cotisation conjoint et un désengagement financier de l’entreprise pour 300 k€.
La CFDT ne peut tolérer que la santé des salariés et de leurs conjoints puisse devenir une variable d’ajustement pour les finances d’Atos et d’Eviden. Il manque une quote-part de l’entreprise de 300 k€ seulement pour sécuriser le régime et éviter une dégradation des prestations en santé.
La CFDT veut préserver ce régime et demande à la direction d’assurer leur responsabilité dans l’équilibre du régime.

Rappelons que la politique d’austérité salariale d’Atos depuis quelques années est en grande partie responsable de ce déséquilibre des régimes qui reposent sur les salaires.

Égalité professionnelle

La CFDT a refusé de signer la prorogation de l’accord égalité professionnelle, qui doit expirer ce trimestre. L’accord en cours est un bon accord et la CFDT l’a signé. Alors pourquoi refuser la prorogation ? Tout simplement parce que l’action de la direction, par les embauches et la politique salariale (augmentations), détruisait systématiquement les avancées de l’accord. La CFDT, rejointe par d’autres syndicats, a plusieurs fois demandé la révision de l’accord pour l’adapter. La direction a systématiquement refusé et n’a jamais réuni les syndicats pour en discuter. Il devenait alors impensable de proroger cet accord. Le constat est triste, mais réel : pour la direction, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est qu’un affichage. La réalité est que les écarts de rémunération sont systématiquement creusés par les politiques menées par la direction des ressources humaines et que les femmes ne sont pas assez promues.

La CFDT défend une acquisition progressive des droits. En prorogeant pour un an seulement, dans le contexte de vente de parties du groupe, un accord qu’elle contre au quotidien, la direction organise la précarité sociale des salariées du groupe.

Pour toute question sur l’égalité professionnelle, contactez Armen GH-Arakelian, Matthieu Chaimbault et Ségolène Boutin pour Eviden, David Castelli et Karine Dumoulin côté Atos.

Mobilités durables

Tout comme l’accord égalité professionnelle, la direction a proposé un avenant de prorogation (en catimini en fin d’année) pour l’année 2024 sans négociation pour actualiser cet accord, donc sans apporter de droits nouveaux aux salariés. La CFDT a signé l’accord initial permettant le cumul d’un certain nombre de dispositions encourageant la pratique du vélo et du covoiturage. Mais l’urgence climatique exige de plus en plus de mesures incitatives importantes pour changer nos habitudes de mobilités. Cette exigence méritait une vraie négociation pour aller de l’avant, la CFDT n’a donc pas signé cet avenant.

Les autres syndicats étant signataires, l’accord est prorogé jusqu’au 31 décembre 2024, nous privant de toute négociation. Il faudra attendre 2025 pour avoir d’autres avancées. De plus, en prorogeant pour une seule année, dans un contexte de vente de parties du groupe, la direction organise la précarité sociale des salariés du groupe.

La CFDT, qui a défendu et obtenu la mise en place de commissions de la transition écologique dans les nouveaux CSE, agira pour sensibiliser davantage la direction sur les enjeux climatiques.

Contrat de génération

La réforme des retraites de 2023 a considérablement modifié la donne pour la grande majorité des salariés engagés dans le contrat de génération. La CFDT a œuvré jusqu’à la dernière minute à faire modifier le contenu de l’accord temps partiel fin de carrière pour que les salariés se voient proposés plus de solutions dont celle obtenue pour les salariés, dont le départ est prévu à partir de 2025 et qui ne s’y retrouvaient pas, de sortir du dispositif.
Pour toute question, contactez Thierry Lubineau.

Une nouvelle architecture sociale

« Architecture sociale » : Deux mots sibyllins qui désignent la façon dont les salariés sont représentés dans le groupe. Aujourd’hui, cela repose principalement sur deux CSE : le CSE de l’UES Atos et le CSE de l’UES Eviden.
Pour une description détaillée, consultez notre page dédiée sur le site de la CFDT Atos Eviden.
La CFDTdes lignes directrices claires, basées sur des principes et exposées durant la campagne qui vient de s’achever.

2024, de nouveaux enjeux

La CFDT va accompagner tous les salariés dans cette période difficile. Pour nous, la défense de l’emploi passe par la sauvegarde des entreprises du groupe en France.
C’est pourquoi nous refusons les critiques répétées contre l’entreprise, l’« Atos bashing ». Nous assumons un syndicalisme constructif, qui protège au mieux les salariés des risques induits par les projets de la direction.

Durant le mandat qui s’ouvre, la CFDT assurera un suivi scrupuleux de l’économie des entreprises du groupe, grâce à sa présence dans les commissions économiques des CSE et dans les présentations de tous les projets de la direction. Pour toutes vos questions sur les sujets économiques, vous pouvez contacter Rémy Raymondo et Eric Lemière (Atos), Farid Afraoui, Carlos Arauz-Flores et Thierry Lubineau (Eviden).

Dans cette période d’incertitude, il est très important de réfléchir à sa carrière et son employabilité, et donc à sa formation. Pour vos questions relatives à la formation, contactez Leila Lfareh, Isabelle Belzanne et Ségolène Boutin chez Eviden. Côté Atos, contactez Eric Lemière et Laure Cavalier.

Enfin, les CSE vont décider des politiques socio culturelles (les ASC). Vos élus CFDT du CSE défendront les principes de politique sociale présentés durant la campagne qui vient de s’achever : solidarité, proximité, collectivité, droit aux vacances, droit aux activités…

Les CSE

un lien fort entre la cfdt et les cseLes CSE des UES Atos et Eviden ont été constitués à la mi-décembre. Depuis la constitution des CSE, la CFDT a défendu l’ouverture et le maintien des activités locales et a insisté pour que la CSE contracte au plus vite une assurance dans ce but.

La CFDT a également la volonté d’une reprise au plus tôt de l’ensemble des Activités Sociales et Culturelles (ASC) et rappelle ses grands principes directeurs :

  • Favoriser l’accès aux activités à tous les salariés, le collectif, la rencontre, le partage aussi bien nationalement que localement sur chaque site
  • Equité entre les salariés, en tenant compte des revenus et de la composition du foyer
  • Refuser le contrôle social sur les déclarations d’ayants-droits
  • Droit aux vacances pour tous et toutes les familles
  • Droit aux activités pour les salariés, les conjoints, les enfants
  • Des ASC Locales avec un budget local, gérées par une commission locale libre de ses choix
  • Créer du lien social y compris sur les sites
  • Soutenir les initiatives des commissions locales afin de permettre à chacun de partager ses passions
  • Intégrer la transition écologique dans les activités proposées

Les membres des commissions et vos représentants de proximité ont été désignés. Selon les sujets de vos questions, vous pouvez d’ores et déjà contacter les élus CFDT suivants.

Sujets économiques
Atos : Rémy Raymondo, Eric Lemière
Eviden : Farid Afraoui, Carlos Arauz-Flores et Thierry Lubineau

Formation
Atos : Eric Lemière et Laure Cavalier
Eviden : Leila Lfareh, Isabelle Belzanne et Ségolène Boutin

Logement
Atos : Houssine Brahim et Safia Zemmal
Eviden : Leila Lfareh, Saida Medjdoub et Adel Klai

Emploi et égalité professionnelle
Atos : David Castelli et Karine Dumoulin
Eviden : Armen GH-Arakelian, Matthieu Chaimbault et Olivier Balfourier

Voici les dates des réunions ordinaires déjà planifiées pour 2024 :

CSE de l’UES Atos

17 et 18 janvier
21 et 22 février
27 et 28 mars
24 et 25 avril
29 et 30 mai
26 et 27 juin
17 et 18 juillet
25 et 26 septembre
23 et 24 octobre
20 et 21 novembre
11 et 12 décembre

CSE de l’UES Eviden

24 et 25 janvier
28 et 29 février
20 et 21 mars
24 et 25 avril
22 et 23 mai
19 et 20 juin
17 et 18 juillet
28 et 29 septembre
16 et 17 octobre
20 et 21 novembre
11 et 12 décembre

L’actualité économique

La méthode de Thierry BRETON était d’acheter des entreprises et de communiquer ensuite aux marchés financiers sur ces achats pour faire monter le prix de l’action. C’était son seul objectif. C’était plus facile de miser sur cette croissance externe que de réformer le positionnement d’Atos et la multiplicité des chapelles, des différentes strates, des étapes de validation ou l’imbroglio des facturations internes.

Depuis, aucun des nombreux directeurs généraux qui se sont succédé n’a été en mesure de redresser l’entreprise et ses méthodes de travail.

Cela a abouti à un scénario initial d’évolution du groupe prévoyant une scission en deux, avec une valorisation d’Eviden de 5,5 milliards d’euros. Il y a eu une négociation avec Airbus, puis une proposition de Daniel KRETINSKY, via son fonds nommé EPEI.

En juillet 2023, les discussions avec Daniel KRETINSKY ont porté l’augmentation de capital prévue à 900 millions d’euros. Cette augmentation de capital et la vente de la partie Atos devaient recevoir l’approbation des deux tiers des actionnaires. Certains s’y sont opposés, il y avait donc un doute sur la possibilité d’obtenir l’aval actionnarial. L’État Français a également exprimé des réserves sur cette participation dans une société dont les activités seraient liées à la souveraineté. Les négociations avec l’EPEI ont donc été réouvertes pour prendre en compte tous les éléments.

Entretemps, le groupe a investi et poursuivi sa restructuration, annonçant des avancées dans le plan. Dans ces conditions, il était judicieux de rediscuter la valorisation au juste prix de TFCo. Cette prolongation de la négociation induit nécessairement un doute sur son aboutissement. Il ne faut toutefois pas exagérer ce doute.

Atos reste endettée et la négociation avec les banques se poursuit. Les discussions s’articulent sur la restructuration, les ventes d’actifs, les valorisations qui évoluent et les résultats.

Airbus avait laissé la poste ouverte à d’autres possibilités de discussion à l’été 2023. En fin d’année 2023, le groupe Atos a reçu une offre d’Airbus sous un autre format, non sous la forme d’une participation mais plutôt d’un rachat de BDS. Le conseil d’administration du groupe accepte le principe de la vente de BDS, avec une valorisation de 1,5 à 1,8 milliard, qui couvre le besoin de refinancement d’Atos. Une période de due diligence a commencé et se poursuivra jusqu’à mars 2024. Cette période va permettre de détourer les activités retenues pour cette opération. Un processus social au deuxième trimestre 2024 donnera les détails.

La direction espère arriver à un aboutissement des discussions avec EPEI durant la première quinzaine de février 2024, puis avec Airbus fin mars, début avril et avec les banques au premier trimestre pour la cession de 400 millions, la cession de BDS à Airbus et la vente de TFCo à EPEI.

La direction envisage si besoin la mise sous protection d’Atos, à travers une procédure de sauvegarde et la nomination d’un médiateur, pour améliorer la trésorerie de l’entreprise, arrêter les paiements aux banques et renégocier avec les banques, voire effacer les dettes. La direction affirme qu’il n’y a aucune crainte à avoir pour le paiement des salaires, une telle démarche serait au contraire une sécurisation.

L’avenir reste donc très aléatoire, avec l’incertitude sur tous les fronts : la vente de TFCo à EPEI, la cession de BDS à Airbus et une potentielle transaction portant sur 400 millions d’euros d’actifs, l’accord des banques, l’éventuelle ouverture d’une procédure de sauvegarde, la révision récente de la composition du conseil d’administration et la nomination de Paul SALEH au poste de directeur général du groupe en remplacement d’Yves BERNAERT. Bien sûr, la CFDT est totalement mobilisée pour suivre les sujets économiques, vous informer et défendre vos droits.

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